Dès sa naissance, la photographie se définit comme outil de représentation de la nature. Les naturalistes de la fin du XIXe siècle l’utilisaient en quête de réalisme. Aujourd’hui, le jardin est pour moi un merveilleux atelier à ciel ouvert où explorer cette question : qui est l’hôte de qui ?
En tissant des liens entre espèces végétale et humaine, j’ai poussé la porte d’un réseau informel de gardiens. Aux Jardins du Musée International de la Parfumerie à Mouans-Sartoux, au Jardin des Cordeliers du Musée Gassendi à Digne-les-Bains, à la Villa Boccanegra en Italie, dans le Haut Verdon ou chez moi, dans le Luberon. Visiteurs d’un jour ou professionnels, leurs témoignages précieux éclairent mon regard. Le lien intime qu’ils nouent avec la nature, objet de notre rencontre, guide la mise en scène de leur photographie. Le jardin est regardé comme espace de travail mais aussi comme lieu sensible et spirituel.
Mon approche ludique, poétique et esthétique vise à amplifier la compréhension des problèmes environnementaux à l’échelle locale autant que globale. Ces photographies sont un rappel de notre statut d’invités sur Terre et une incitation à planter et laisser pousser pour contribuer au Jardin planétaire si justement décrit par Gilles Clément.
Célia Pernot